Luc X-26 : version texte | version audio
Révélation de Jésus Christ reçue par Gottfried Mayerhofer
Les hommes faisaient, et font toujours une distinction entre l’amour humain, l’amour fraternel et l’amour du prochain. (En fait, si l’on veut, il existe une apparente différence, mais cette différence nous la créons, nous, quand au lieu d’aimer d’une manière désintéressée, nous aimons pour la possession égoïste ; mais l’égoïsme ôté, l’amour est unique, et se divise en deux, parce qu’on ne peut aimer Dieu si on n’aime pas d’abord le prochain). Donc, malgré ce qui a déjà été dit à l’égard de ce second commandement d’amour, le nombre de ceux qui ont vraiment compris ce qu’est l’amour du prochain, et qui est vraiment le prochain, demeure cependant toujours bien petit. « Jusqu’à quel point est mon prochain » le genre humain par rapport à chaque homme ? Et en plus que veut dire : « aimer soi-même » bien entendu dans la juste mesure ? Car en ces deux principes se trouve vraiment la clef de mon royaume, et par suite, de la connaissance de la raison pour laquelle, entre toutes les possibles et imaginables règles, j’ai fait précisément de celle de l’amour du prochain le second commandement principal, non seulement pour votre terre, mais bien aussi pour tout l’infini, sans en excepter le grand royaume spirituel. Regardez ! L’Amour est le premier motif poussant à l’activité : activité qui engendre la chaleur, chaleur qui à son tour produit un mouvement vibratoire dans les très petites particules des atomes, et par ce moyen se manifeste en tant que vie ; et cette vie se traduit et se distingue par la naissance, par l’existence et enfin par le trépas, constituant dans leur ensemble la création dans toute son étendue. L’Amour ennoblit tous les êtres qui l’éprouvent, et qui réciproquement le pratiquent ; sans amour, il ne saurait et il ne pourrait exister une règle spirituelle progressive de comparaison pour absolument aucune action d’aucune sorte ; sans amour je n’existerais même pas Moi, ni n’existerait une quelconque création sortie de Moi qui puisse avoir une durée éternelle. Or, de même que l’amour en Moi créa Mes esprits ; les autres êtres vivants et la matière elle-même, et les entoure tous d’une ardeur égale, les nourrit, les conserve et les conduit en les acheminant vers le but spirituel suprême, qui se résume dans l’amour suprême ; de même l’homme doit également embrasser avec le même Amour le monde qui l’entoure, afin que justement toute chose créée jaillisse par amour grâce à mon amour divin, ait à être la preuve constante que Moi, le Seigneur, je suis honoré comme Père aimant seulement lorsque les êtres créés par moi s’acquittent de la mission de leur vie comme j’entends qu’elle soit accomplie, c’est-à-dire, par un libre mouvement d’amour envers moi, et non par devoir ou par force ; car la libre volonté d’amour ennoblit la créature ; mais l’être guidé par une règle précise d’imposition en tant qu’inconsciente impulsion qu’il doit agir selon un mode déterminé et pas autrement, est encore très éloigné du but qui lui est assigné, et en moi il ne trouve que le créateur et le conservateur seulement. Cet amour universel qui est mien et qui embrasse tout, doit être aussi la règle de cet homme qui doit établir son siège dans la poitrine de chaque homme, en tant que monument impérissable de son origine supérieure, et duquel amour doivent découler toutes les pensées, les paroles et les actes de l’homme. Cet amour doit, à l‘égal du mien, ne connaître d’autre fin que celle d’agir pour le réel bien de son semblable et de tous les êtres parmi lesquels vit l’homme ; cela n’empêche cependant pas que l’on doive réellement toujours accorder au prochain ce qu’il désire : cela non ; et même, pas mal de choses devront lui être refusées, si le fait de les lui accorder devait causer du dommage à son âme au lieu d’un avantage. Considérez-Moi ! Certes j’aime les hommes d’un amour que vous ne pouvez concevoir, et auquel vous pouvez encore moins répondre ; et pourtant je ne vous accorde pas tout ce que vous implorez de Moi, et même dans la plupart des cas je n’exauce pas vos prières, en raison du fait que vous demandez souvent des choses qui spirituellement vous seraient préjudiciables ; et ainsi il arrive que, même dans vos moments les plus angoissants, dans les malheurs et dans les deuils, dans les tribulations et dans les combats, je ne prête pas attention à vos prières ; et même en ces cas, c’est toujours en raison du grand Amour que je vous porte, à vous de même qu’à toute la création ; c’est Mon amour pour vous qui a tout créé, qui vous garde et vous soutient, et cet Amour qui a tant souffert pour vous, et qui est encore toujours soumis à l’ingratitude, à la raillerie et au reniement, répond cependant toujours en vous bénissant. Vous voyez ainsi de quoi doit être fait l’amour, si l’on ne veut pas qu’il produise le mal au lieu du bien. De même qu’un Père raisonnable sur terre n’accorde pas à son enfant toutes ces choses que souvent dans son inexpérience ce dernier lui demande, en gardant toujours un but éducatif élevé au point de savoir juger s’il faut accueillir ou repousser la prière qui lui est faite ; de même vous devez aider votre prochain en ce que vous estimez opportun, afin que selon votre critère vous reconnaissiez que l’aide à apporter ne risque pas d’alimenter peut-être le vice, ou ne favorise peut-être dans l’homme la paresse au lieu de l’intense activité. Tel est l’Amour avec lequel, grâce à Ma Sagesse, je gouverne le monde, et ainsi devez-vous aussi, avec la lumière de la raison, contenir et diriger les impulsions de la bienfaisance qui, malgré votre très noble bonne volonté ne doit pas entraîner à une fin portant préjudice à l’âme de votre prochain. Le second point à prendre en considération est celui-ci :« Vous devez aimer votre prochain comme vous-même .» Vous voyez que là où l’on considère attentivement ces mots « Amour » et « soi-même », on en retire un concept bien différent de celui que l’on peut y exprimer, en se contentant d’une simple première impression superficielle.
L’amour de soi-même doit avant tout apparaître clair dans votre esprit à propos du comment et de ce que vous devez aimer en vous-même, pour ensuite, selon cette claire vision, consacrer votre amour aux autres, ou bien pour pouvoir juger avec précision l’amour avec lequel vous devez traiter les autres. En chaque homme est placé l’instinct de conserver sa vie corporelle, de la prolonger et de la rendre le plus agréable possible. Cet instinct de conservation de l’enveloppe ou vêtement extérieur de l’homme spirituel-animique dut être placé en lui d’autant plus profondément, afin d’éviter que, dans le cas de grandes calamités et de graves malheurs durant la vie terrestre, il ne tombât aussi facilement dans la tentation de se débarrasser volontairement de son propre corps, ou en d’autres termes, de commettre un suicide encore avant que l’homme intérieur, ou l’âme, ne fût arrivé à une certaine maturité. Cet instinct de conservation du corps est si puissant que seuls ces
hommes qui ont renoncé à tout ce qui est spirituel, qui n’ont au vrai sens des termes, ni foi, ni but, ou bien qui par suite de faux concepts mondains ou de troubles spirituels sont restés endommagés dans leur organisme vital, seuls ceux-là peuvent arriver au point de ne plus ressentir d’amour pour leur vie, et à mettre par suite délibérément fin à leur existence, c’est-à-dire avant ce qui a été arrêté dans les plans de Mon Ordonnance Divine. Les âmes de cette catégorie devront cependant accomplir dans l’autre vie un parcours très pénible et très long avant d’arriver à la maturité, parce que, pas encore mûres, elles ont laissé et abandonné le parcours terrestre, et pas davantage mûres elles sont entrées dans l’au-delà. Maintenant donc, nous avons appris à connaître la première forme de l’amour de soi-même, à savoir celle qui tend à la conservation du corps matériel . Mais il existe une seconde forme d’amour de soi-même, plus élevée, c’est-à-dire qui tend à maintenir et à perfectionner le spirituel dans l’homme, et à le rendre le plus possible ressemblant à celui qui a placé dans l’homme cette Étincelle de conscience divine, plaçant ainsi l’homme-même à la frontière entre deux mondes, où, eu égard à son enveloppe matérielle, il appartient au monde de la matière, et eu égard au spirituel résidant en lui, au monde de l’Esprit. Tant dans l’être humain matériel que dans celui spirituel, il peut y avoir quelquefois manque ou surabondance d’amour de soi-même. Le manque d’amour matériel de soi-même se manifeste avec le dégoût de la vie, avec quoi l’instinct de conservation du corps devient même si faible, qu’il pousse souvent l’homme, même pour de minimes adversités dans la vie terrestre, à anéantir sa vie corporelle. Cette condition est souvent créée par une fausse éducation, par le manque de foi en un Dieu ou dans la survivance de l’âme, ou bien aussi par une aberration spirituelle. Le manque d’amour spirituel de soi-même qui conduit au suicide spirituel, se manifeste quand l’homme, reniant sa très haute fin spirituelle, laisse inobservées toutes les lois données par moi pour le développement et le perfectionnement du spirituel, et va même jusqu’à me fouler aux pieds, et pour ce motif descend en dessous du niveau de la brute ; je dis ainsi ; parce que la brute accomplit toujours encore sa mission vitale, car tenue comme par la laisse de la nature animale, elle vit uniquement selon l’instinct qui fut introduit en elle ; tandis que l’homme conscient non sujet au libre vouloir animal en raison de sa connaissance, mais qui abuse en tant qu’homme-animal, pèche donc aussi là où la brute ne peut dépasser les limites qui lui sont imposées par la loi naturelle. Dans les cas où l’amour matériel de soi-même exagère, l’homme considère le bien-être de son corps comme le bien le plus élevé, et, ayant en vue celui-ci seulement, il recourt à tout moyen à seule fin d’atteindre son but ; pour lui il existe rien autre au monde en dehors de son propre moi matériel, et, reniant tout lien d’amour du prochain, il s’identifie à son prochain. De tels hommes sont au plus bas degré spirituel, sur celui de l’hideux égoïsme ; ils s’efforcent de se dispenser de tout acte d’abnégation et des combats qui en résultent, et cependant d’arriver au but convoité, qui est celui de la jouissance continuelle pour eux-mêmes, en donnant prise à n’importe quel moyen ; que celui-ci soit licite ou bien illicite, légal ou illégal, divin ou diabolique, cela est tout un pour eux.
Un semblable égoïsme exclut complètement une quelconque forme d’amour du prochain. Une surabondance d’amour spirituel de soi-même peut se manifester, dans le cas où l’homme tend à éduquer et à perfectionner le spirituel en lui, uniquement pour son propre avantage ; dans quel cas, il trouve que son corps est même une gêne, et il voudrait s‘en délivrer le plus vite possible pour se trouver plutôt déjà à l’état spirituel. Et maintenant on se demande : puisqu’il existe une voie intermédiaire entre ces deux extrêmes, où il n’est permis de s’approcher trop ni de l’un ni de l’autre, comment doit être d’abord l’amour de soi-même, et ensuite aussi l’amour du prochain, du moment que ce dernier est ordonné selon la mesure du premier ? Ici aussi vaut ce que je vous ait dit déjà au début : « l’amour doit être tempéré et guidé par la sagesse, qui doit surtout viser au but spirituel de l’homme, et en particulier à la mission de sa vie terrestre. Ici se trouve la voie d’or intermédiaire. Cet amour modéré par la sagesse doit guider l’amour de soi-même par des voies telles, que le corps n’ait pas à souffrir et à se contracter ni sous l’influence de l’esprit, ni d’un autre côté, l’esprit sous celle du corps. L’homme doit toujours tenir présent que le corps lui fut aussi confié comme un bien précieux dont il devra même un jour rendre compte tout autant que de son âme ; c’est pourquoi il lui sera posé la question : « As-tu employé ton corps pour la fin à laquelle il était destiné, ou bien en as-tu abusé ? L’homme doit employer et éduquer l’un et l’autre, c’est-à-dire, l’âme et le corps, de telle sorte que toutes ses actions aient à se rapporter à Moi, dont il a reçu l’une et l’autre en don et qu’ils portent par suite l’empreinte de la divinité ; et cette façon de penser et d’agir doit vous servir aussi de règle envers la manière dont vous devez prouver votre amour du prochain.
Cet amour doit accorder au prochain tout le bien, dès lors où il correspond en tout à mes Lois Morales. L’homme doit apprendre avant tout pour lui-même ce qui est utile à l’esprit et au corps, et à reconnaître ce qui peut lui être nuisible, pour pouvoir ainsi accorder au prochain ce qui apparaît d’utilité ; mais dans le même temps il doit être libre de refuser ce qui serait apte à le détourner du haut but spirituel et à le conduire à la ruine. Réglez donc en premier lieu votre amour envers vous-même dans une juste mesure, et ensuite vous verrez donc qu’un juste et tel amour de vous-même vous indiquera aussi le juste moyen dans l’appréciation de l’amour vrai du prochain ; puisque, seulement là où règne la clarté des vues, peuvent aussi suivre des actions justes et contrôlées ; autrement vous ne faites qu’aller à tâtons dans les ténèbres ; ne connaissant pas votre amour, vous pourriez facilement entraîner au préjudice spirituel des autres. En chaque circonstance de la vie, les excès sont nocifs et ne conduisent jamais au but ; aussi bien dans l’amour que dans la haine, dans l’accord que dans le refus, dans le parler que dans le silence. Ayez donc en chacune de vos actions le souvenir de la haute destination à laquelle vous appartenez ; en même temps n’oubliez pas que vous êtes des hommes, et non des dieux, et que les concepts exagérément hauts ou bien bas de l’amour du prochain portent préjudice à votre semblable, autant que l’amour trop grand ou trop exigu de soi, à vous-même. Cherchez à reconnaître vos propres faiblesses, afin de pouvoir devenir indulgents envers les autres. Examinez si l’apport d’une faveur pour vous pourrait vous procurer un bien ou un mal ; et quand aux sacrifices et à l’esprit d’abnégation, conformez-les à vos qualités d’amour. Rien ne peut plus être source de dommage que précisément de prendre à la lettre le concept d’amour du prochain. Je suis, voyez-vous, votre premier prochain, et je fais tout pour que vous deveniez Mon prochain, et me soyez frères et sœurs et aussi Mes enfants ; et pourtant, malgré tout Mon Amour et toute Ma Puissance, je ne donne pas aux hommes tout ce que souvent dans leur peu de sagesse ils me demandent, justement parce que dans ma sagesse, et en tant qu’Esprit Suprême, je sais mieux que tout autre ce qui convient le plus à Mes Enfants, à Mes frères et sœurs spirituels ; car Moi-Même, je veux les éduquer, mais non pas les gâter. Prenez donc exemple sur moi, considérez comment j’agis dans Ma Création, et vous trouverez sûrement la juste voie entre donner et ôter, entre accorder et refuser ; alors seulement, le second grand commandement d’amour aura sa juste expression spirituelle, non seulement dans la parole, mais aussi dans les actes, c’est-à-dire, quand vous ferez à votre prochain ce que vous, en tant qu’êtres spirituels, vous estimez pour vous-même la chose la meilleure, dans le cas où vous vous trouveriez dans la position et dans les circonstances de votre prochain. Gardez en haute considération les choses qui appartiennent à l’esprit, et même toujours plus haut que toute autre chose, car précisément en cela vous devez trouver le point de départ et l’impulsion pour toutes vos actions qui, en s’harmonisant avec Mes pensées créatrices, vous embelliront et vous ennobliront jusqu’au point de reconnaître Mon Grand désir, c’est-à-dire ; ce que je voudrais être pour vous tous avec tout Mon Amour.
AMEN !